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Nicolas BOSC
TRANSMISSION
Long métrage / Fiction/ Policier
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Carlo rentra chez lui, il avait rendu les armes et son insigne mais pas son uniforme. Il constata
alors que sa petite maison était un bazar sans nom. Il fit alors un grand ménage de printemps
et rappela Claire pour lui dire qu’il était prêt à garder leur fille, il ne lui avoua pas qu’il avait
été viré mais inventa une fausse excuse.
Le lendemain il était songeur, bien que désormais libre, son esprit de compétition et sa fierté
le poussèrent à prolonger d’une journée. Il enfila l’uniforme qu’il n’avait pas encore rendu. Il
se rendit chez Marc Poivre, le propriétaire de la camionnette avec le plateau qui transportait
les tuyaux en métaux. Son objectif était de prouver qu’il était un membre ou lié à l’association
écolo Green Days qui habitait au village hippie. Il l’interrogea et le piégea sur ce point, et alors
que le petit agriculteur était paniqué et sur le point d’en dire plus, Monsieur Poivre réfléchit
un instant puis constata que si c’était vraiment un suspect il serait déjà en garde à vue
.
Après cet échec, il enfila une tenue civile et retrouva le village hippie non loin de là, même s’il
ne savait pas pourquoi. Une fois sur place, il passa un moment à parler avec ses habitants et
surtout avec Estelle avec qui il se balada aux alentours. Ils parlèrent longuement d’eux, de leur
conviction ainsi que de leur vision de l’avenir. Ses sentiments se faisaient plus précis. De retour
au village ils passèrent devant une yourte. Carlo interrogea Estelle sur son but, mais d’abord
réticente à l’idée de lui expliquer elle s’y attela. Elle lui confia que ce lieu accueillait une
pratique peu courante venant d’Amazonie, elle consistait à mettre le participant dans la
yourte en le baignant des vapeurs d’un mélange de feuilles pour le mettre en transe afin de
lui permettre de revivre des épisodes de leur passé qu’ils auraient pu occulter ou de s’ouvrir
à l’avenir.
Carlo ne put s’empêcher de se moquer et Estelle le congédia poliment, navrée de l’énergie
qu’il passait à essayer d’être détestable.
Cette nuit-là tout fut bouleversé sur la place Bellecour. Quelques équipes de télévision se
lançait dans une véritable course. Ils avaient eu une information capitale des démineurs : la
boule était sécurisée, ils allaient l’ouvrir ! Toutes les chaînes voulaient être les premières et
avoir l’exclusivité mondiale ! Alors que les techniciens s’affairaient, un des démineurs venaient
de finir d’entailler la boule en formant une sorte de porte, ils fixèrent alors de grosses
ventouses pour l’extraire. Une des équipes prenait le direct de façon un peu prématurée et le
cadreur faisait de son mieux pour zoomer au loin. Un des démineurs pénétra dans la boule,
tout était sombre, il était équipé de lumière et ressorti quelques secondes après en secouant
les épaules. Soudain, une alarme retentit, les démineurs se mirent à courir loin de la boule
puis la boule se disloqua en plusieurs morceaux et forma un nuage de poussière sur la place
qui reprenait peu à peu son calme. Les démineurs arrêtèrent de s’enfuir et s’approchèrent à
nouveau. Une sorte de pupitre avait fait son apparition, visiblement caché dans la boule. Il
était surmonté d’un grand haut-parleur. Celui-ci se déclencha et, par ce biais, une femme et
un homme prirent la parole sur la place Bellecour. Ils déclarèrent avoir envoyé leur
communication par le biais de cette gigantesque capsule temporelle venant tout droit de l’an
2155, les journalistes n’en rataient pas une miette. Tour à tour ils prirent la parole expliquant
le sort réservé à la Terre et ses habitants depuis la signature des accords climatiques. Ils firent
une “rétrospective”, la situation devenant de plus en plus alarmante entre nombre record de
catastrophes, surpopulation, famine, maladies et privilèges des riches qui se construisaient
des villes sous dômes pour ne pas avoir à respirer le même air toxique que les moins aisés ne
pouvaient éviter. L’endoctrinement allait si loin que pour protéger leurs avantages les Etats