3) INT. JOUR / CHAMBRE DE L’ANCIEN APPARTEMENT
La chambre minable d’un vieil appartement. Tapisserie avec papier à fleur
désuet qui pèle par endroit. Près de son lit qui n’est pas fait, assis sur une
chaise de jardin en plastique, devant un vieux bureau (le même que
précédemment) JEAN BOURIÈS, très énergique, écrit un poème. Il a le visage
défait. Les yeux humides. Une larme tombe sur la feuille qui fait un effet de
loupe sur les lettres dessous. On lit ce qu’il écrit.
JEAN BOURIÈS (off)
J’ai éprouvé alors un besoin
irréfragable de nettoyer mon
âme… et les vers ont dégouliné
sur la feuille… en un torrent que
je n’ai pu, ni n’ai su maîtriser.
Hémorragie de l’âme ? Peut-
être.
FONDU ENCHAÎNÉ
JEAN BOURIÈS travaille à son bureau. Il y a de nombreux manuscrits dessus.
JEAN BOURIÈS (off)
J’ai pris goût à cette thérapie et
la poésie ne me satisfaisant
plus, contes, nouvelles et récits
sont venus prendre le relais.
4) EXT. JOUR / UNE RUE
JEAN BOURIÈS marche dans une rue, une serviette à la main. Il est gai et
pressé. Il aperçoit une boîte postale, traverse la rue et devant elle, ouvre la
serviette puis en sort un paquet de dix grosses enveloppes. Il en prend une,
hésite un moment avant de la mettre dans la boîte aux lettres, puis l’enfourne
et fait de même avec toutes les autres.
JEAN BOURIÈS (off)
Mon premier roman… pour sa
plus
grande
partie
autobiographique, terminé… j’ai
cherché un éditeur… Je ne
pouvais garder cela pour moi…
je voulais savoir si ce que j’avais
dans les tripes, valait quelque
chose… Si quelque part, je
pouvais être autre chose qu’un
"loser".
ABSOLU de JEAN-LOUIS BOUZOU 7/18